Fixant un point dans le temps et l’espace,
le chemin de l’idée devient visible , attendant d’être parcouru .
La pensée cristallise le chemin arrêtant ainsi chaque particule de lumière en mouvement .
L’expérience n’est plus qu’une ligne reliant le désir de l’idée à la vision que l’on se fait du désir , excluant sans aucune volonté préméditée toute autres formes .
Cette exclusion renforce la directivité de la volonté et du désir , ignorant
encore toutes expériences nécessaires à la purification de l’idée .
Prenant inconsciemment cette démarche pour un acte de maîtrise , poussé par la détermination , l’esprit s’engage sur un chemin lumineux , voyant un but si proche , pensant l’atteindre à chaque instant , mais dans cette
imperceptible dimension , une infime distance le sépare à jamais de son illusion .
Ainsi le temps passe , la volonté de l’action laissant place à l’obsession de la réalisation de l’idée , créant une matière qui leurre l’esprit dans l’effleurement du but .
Quand la souffrance de l’ignorance s’épuise la conscience appelle l’abandon et se meut dans le désarroi de l’acceptation .
Le chemin s’éteint libérant toutes ses particules de l’immobilité .
Le mouvement reprend place dans l’espace effaçant toutes formes de l’idée en laissant apparaître les formes du vide .
extrait des" formes du vide" so /saunier